Édition : Gallimard Jeunesse
Genre : Fantastique, Romance
Parution : 2013
Pages : 400
1832.
Blonde, 17 ans, orpheline, vit depuis toujours dans un couvent,
entourée de mystères. Pourquoi les Sœurs l'obligent-elles à
couvrir ses cheveux d'or et à cacher sa beauté troublante derrière
des lunettes noires ? Qui sont ses parents et que leur est-il arrivé
? Quelle est la cause de ses évanouissements fréquents ? Blonde est
différente et rêve de se mettre en quête de vérité. Alors
qu'elle s'enfuit pour remonter seule le fil du passé, elle se
découvre un côté obscur, une part animale : il y a au cœur de son
histoire un terrible secret.
Aujourd'hui, je vous emmène en voyage non pas dans un autre pays puisque nous allons rester en France, je vous propose plutôt un voyage dans le temps, au XIXe siècle.
Je connaissais déjà Victor Dixen pour ses autres séries comme Le cas Jack Spark que j'avais adoré, mais aussi Phobos que j'avais bien aimé. M'attendant à retrouver le même frisson que pour les autres, j'entamai avec enthousiasme ma lecture, mais ce ne fut pas concluant.
Au niveau des personnages, je n'ai pas du tout aimé Blonde que j'ai trouvée molle, effacée, même si en avançant dans le roman elle se dévoile, elle change aussi de comportement, ce qui m'a encore plus énervée. Alors, je n'ai pas choisi le terme « énervée » par hasard, plus on avance dans le récit et plus on s'aperçoit que Blonde à « trop de trop » : parfaite physiquement et moralement, elle possède une beauté qui fait chavirer les cœurs, elle est gentille et la pauvre malheureuse a un passé plus que tourmenté. Abandonnée à la naissance dans un couvent, elle ne possède même pas de vrai prénom, puisque les sœurs l'ont surnommé Blonde à cause de ses cheveux. Elle se fait persécuter par les autres filles et surtout Bérénice, enfin bref vous avez compris le topo. Du coup, j'ai eu un vrai blocage avec elle, je ne suis pas arrivée à m'attacher, néanmoins je ne peux pas nier que c'est un personnage qui connaît une formidable évolution, passant d'une fille timide à quelqu'un qui osera se mettre en avant et qui gagnera en charisme.
Ensuite, je voulais vous parler de Gaspard, pour moi c'est
un personnage qui permet à Victor Dixen de résoudre facilement les
problèmes que Blonde rencontre, bien que lui même en soit un. Dès
le premier regard ils tombent amoureux. A partir de là, toutes ses
pensées, tous les gestes qu'il pourra faire se dirigeront vers
Blonde, ce que personnellement j'ai trouvé pesant. Au final, Gaspard ne
sert qu'à jouer les amoureux transi et résoudre les problèmes,
c'est dommage de ne pas être aller plus loin avec lui.
Pour en
terminer avec les personnages, je vous parlerai de Gregorius qui
incarne la facilité, de par le fait qu'il était prêtre, pleins de
portes vont s'ouvrir à lui, il va aider Gaspard à résoudre les
problèmes, sans rencontrer la moindre difficulté, les dénouements deviennent faciles ce qui nuit quelque peu à l'histoire.
Volontairement j'ai choisi de ne pas vous parler des sœurs, ce
n'est pas qu'elles soient inutiles, mais je n'ai pas énormément
de choses à vous dire sur elles. Elles sont là, un coup
pour aider, un coup dans la neutralité et un coup « ennemies »,
avec de gros guillemets puisqu'elles ne vont pas non plus bloquer
Blonde à ce point.
Bien,
maintenant parlons de Gaspard et Blonde, comme je vous l'ai dit, ils
tombent amoureux au premier regard, au sens propre du terme, de là
presque tout le récit va tourner autour de l'amour. Alors, je ne
suis pas anti-histoire d'amour dans les romans c'est juste qu'il faut
savoir comment les raconter pour ne pas qu'elles deviennent trop
lourdes, d'ailleurs ici j'ai bien aimé celle de Gabrielle de Brance,
alors que celle de Blonde m'a profondément ennuyée. La jeune fille
se demande toujours ce que pense Gaspard d'elle et lui se demande
si Blonde l'aime vraiment : rien de bien palpitant en soit.
Dernier
point négatif, certains passages sont vraiment très longs, parfois
je devais même revenir en arrière parce que je partais dans mes
pensées et je ne savais même pas ce que j'avais lu, c'est vous
dire. Le roman est donc divisé en quatre parties, qu'on lit à la
suite. Au début de la quatrième, Victor Dixen fait un résumé des trois
précédentes à travers Blonde qui tient un journal intime. J'ai trouvé cela complètement inutile, à quoi bon ? On vient
juste de terminer les précédentes parties, il ne sert à rien de nous
les rappeler.
Un des gros points positifs de ce récit est le parti-pris qu'a choisi l'auteur au niveau de l'écriture. À travers des mises
en abîmes, on se ballade dans le passé de Gabrielle de Brance par la lecture de lettres, témoignages, rapports de police... ça
m'a presque donné l'impression de moi-même mener l'enquête. Ensuite,
l'histoire de Victor Dixen est basée sur le conte de Boucle d'Or
cependant, l'auteur l'a tellement reprise à sa sauce qu'on a presque
l'impression que c'est une sorte de suite logique au conte, comme si
c'était la vérité sur ce qui s'est réellement passé.
D'ailleurs j'ai trouvé fort intéressante la malédiction du signe
de l'ours qui peut transformer les êtres les plus doux en machines à
tuer incontrôlables. C'est pourquoi plus on avance et, plus on
assiste à la transformation d'un des personnages qui devient Animale, un être
incapable de penser et seulement guidé par ses
instincts primitifs. Ce changement de narrateur est un coup de génie qui nous permet de bien prendre conscience qu'être Animale ce n'est
plus être humain. Cela marque la fin de l'évolution, la fin du
personnage, qui ne garde de son ancien lui que son corps physique.
Pour
finir, je dirai que la façon qu'a Victor Dixen de nous raconter
l'histoire est intéressante, sa reprise du conte de Boucle d'Or est
vraiment bien pensée. Il est pourtant dommage que cette histoire soit
alourdie par une histoire prévisible et lente. Les personnages sont
creux, certains n'étant là que pour faciliter la quête de
vérité de Blonde. Je sais que ce roman possède une suite mais je
n'irai pas plus loin que le premier tome. Je mets quand même
la moyenne à Animale qui m'aura occupée pendant quelques jours.
« Elle se rendait compte que le monde n'était pas seulement riche de milliers de paysages, mais aussi de milliers de visages qui lui restaient à découvrir »
Note : 2,5/5
Lisa
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