26/02/2017

Chronique - Max


Auteur : Sarah Cohen-Scali
Édition : Gallimard
Collection : Scripto
Genre : Historique
Parution : 2012
Pages : 472


 19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d'autre que la force et la rage. Heil Hitler ! - Max est le prototype parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par des nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich. 



Hello,

        Max, c'est l'histoire du premier enfant né du programme Lebensborn initié par Himmler en Allemagne. Il constitue alors la parfaite représentation des idées nazies du stade prénatal à son adolescence. Nous sommes les témoins de l'évolution du parfait petit soldat nazi à un être qui commence à se questionner et à penser par lui-même une fois sorti de l'endoctrinement exercé par son entourage. Sa rencontre avec un certain Lukas lorsqu'il est à la Napola n'y est pas pour rien. Max va s'y attacher d'une manière qui pourrait être qualifiée d'irrationnelle étant donné son état d'esprit habituel : raisonné, obéissant, ... Cependant Lukas ne sera pas exactement la personne qu'il escomptait. Il jouera néanmoins un rôle primordial dans son évolution et son développement. Ces deux personnages entretiennent une relation touchante.

        L'histoire est racontée du point de vue omniscient. Même dans le ventre de sa mère, Max, officiellement Konrad von Kebnersel, s'adresse à nous dans un langage parfaitement adulte et maîtrisé mais dans un style très original et singulier. Le fait que toute l'histoire soit racontée par un enfant et par conséquent de son point de vue, permet d'avoir une nouvelle approche de l'Allemagne Nazie. De plus, ce côté enfantin met davantage encore en lumière les cruautés commises pendant la seconde guerre mondiale, sans détour aucun. Le gros point positif  de ce livre est  le côté historique et parfaitement véridique que nous propose Sarah Cohen-Scali. On apprend beaucoup sur le programme Lebensborn et certaines méthodes nazies dont je n'avais pas encore entendu parler.

        Cette période historique est une période qui me touche énormément. Ayant étudié l'allemand pendant dix ans, j'ai été amenée à beaucoup parler de l'histoire de l'Allemagne et j'ai eu l'occasion de visiter des camps de concentration en corrélation avec le programme d'Histoire du collège. C'est un voyage qui ne m'a pas laissé indemne. J'ai aimé retrouver dans ce livre cette claque émotionnelle qui vous glace le sang et vous fait prendre conscience des faits et de la nécessité que cela ne se reproduise plus. Selon moi, ce livre fait passer le message « Plus jamais ça » (Nie wieder Krieg !) en nous permettant de bénéficier d'un point de vue allemand voire nazi ce qui est très rare. 

        Max c'est finalement la petite pépite inattendue. Je ne le conseille cependant pas à tout le monde puisque c'est une lecture difficile sur le fond. Bien que publié en tant que livre jeunesse, il traite un sujet grave sans détour et sans épargner le lecteur. Si vous n'aimez pas lire à propos d'évènements historiques ou si cette période ne vous intéresse tout simplement pas, passez votre chemin. 

« Hé ! Tête de Mort ! Tu sais ce que c'est, une librairie ?... Tu sais à quoi ça sert, les livres ? Ça sert à être lus, pas à être brûlés comme le font tes potes en hurlant comme des sauvages. »

Note : 4/5

Anaïs 

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