Édition : Gallimard
Collection : Scripto
Genre : Historique
Parution : 2012
Pages : 472
19
avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute
exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de
notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l'on
verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne.
Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis
l'enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien
d'autre que la force et la rage. Heil Hitler ! - Max est le prototype
parfait du programme "Lebensborn" initié par Himmler. Des
femmes sélectionnées par des nazis mettent au monde de purs
représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à
régénérer l'Allemagne puis l'Europe occupée par le Reich.
Hello,
Max,
c'est l'histoire du premier enfant né du programme Lebensborn initié
par Himmler en Allemagne. Il constitue alors la parfaite
représentation des idées nazies du stade prénatal à son
adolescence. Nous sommes les témoins de l'évolution du parfait
petit soldat nazi à un être qui commence à se questionner et à
penser par lui-même une fois sorti de l'endoctrinement exercé par
son entourage. Sa rencontre avec un certain Lukas lorsqu'il est à la
Napola n'y est pas pour rien. Max va s'y attacher d'une manière qui
pourrait être qualifiée d'irrationnelle étant donné son état
d'esprit habituel : raisonné, obéissant, ... Cependant Lukas ne
sera pas exactement la personne qu'il escomptait. Il jouera néanmoins
un rôle primordial dans son évolution et son développement. Ces
deux personnages entretiennent une relation touchante.
L'histoire
est racontée du point de vue omniscient. Même dans le ventre de sa
mère, Max, officiellement Konrad von Kebnersel, s'adresse
à nous dans un langage parfaitement adulte et maîtrisé mais dans
un style très original et singulier. Le fait que toute l'histoire
soit racontée par un enfant et par conséquent de son point de vue,
permet d'avoir une nouvelle approche de l'Allemagne Nazie. De plus,
ce côté enfantin met davantage encore en lumière les cruautés
commises pendant la seconde guerre mondiale, sans détour aucun. Le
gros point positif de ce livre est le côté historique
et parfaitement véridique que nous propose Sarah Cohen-Scali. On
apprend beaucoup sur le programme Lebensborn et
certaines méthodes nazies dont je n'avais pas encore entendu parler.
Cette
période historique est une période qui me touche énormément.
Ayant étudié l'allemand pendant dix ans, j'ai été amenée à
beaucoup parler de l'histoire de l'Allemagne et j'ai eu l'occasion de
visiter des camps de concentration en corrélation avec le programme
d'Histoire du collège. C'est un voyage qui ne m'a pas laissé
indemne. J'ai aimé retrouver dans ce livre cette claque émotionnelle
qui vous glace le sang et vous fait prendre conscience des faits et
de la nécessité que cela ne se reproduise plus. Selon moi, ce livre
fait passer le message « Plus
jamais ça » (Nie
wieder Krieg !) en
nous permettant de bénéficier d'un point de vue allemand voire nazi
ce qui est très rare.
Max
c'est finalement la petite pépite inattendue. Je ne le conseille
cependant pas à tout le monde puisque c'est une lecture difficile
sur le fond. Bien que publié en tant que livre jeunesse, il traite
un sujet grave sans détour et sans épargner le lecteur. Si vous
n'aimez pas lire à propos d'évènements historiques ou si cette
période ne vous intéresse tout simplement pas, passez votre
chemin.
« Hé ! Tête de Mort ! Tu sais ce que c'est, une librairie ?... Tu sais à quoi ça sert, les livres ? Ça sert à être lus, pas à être brûlés comme le font tes potes en hurlant comme des sauvages. »
Note : 4/5
Anaïs
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