26/02/2017

Chronique - Autre-Monde


Auteur : Maxime Chattam
Édition : Albin Michel
Genre : Young Adult/ Fantaisie
Parution : 2007-2016
Pages : 3408 (total des sept tomes)


Une tempête effroyable va bouleverser le monde, plongeant la planète dans une nouvelle ère, finis tout le confort que l'on connaissait, la nature reprend ses droits, changeant le quotidien des hommes qui vont devoir réapprendre à vivre. Dans ce nouveau monde, ou la moitié de la population a disparu, les quelques adultes et enfants restants sont opposés, les premiers ayant complètement perdu leurs souvenirs durant la tempête. Pourtant, il va falloir trouver un moyen d'entente car, les ennemis sont nombreux en Autre-Monde.


Bonjour !

Comme vous avez pu le constater, la chronique du jour est un peu particulière car elle va englober les sept tomes de la série Autre-Monde de Maxime Chattam dont, j'ai tenté de vous faire un bref résumé plus haut. Je vous préviens tout de suite, la chronique risque d'être assez longue du coup cependant, je vais quand même essayer de vous transmettre toutes les émotions que j'ai pu ressentir en la lisant, vivant, cette fabuleuse aventure.

J'ai commencé cette série il y a environ sept ou huit ans et, depuis trois ans j'attendais avec impatience la sortie du dernier tome. Je dois vous avouer que j'avais un peu peur de la reprendre à zéro, surtout que j'étais plus jeune la première fois que je l'ai lu. J'avais peur de ne pas ravoir les mêmes sensations, le même frisson, en effet, je ne les ai pas retrouvé, par contre d'autres on fait surface. Tout d'abord parlons de ceux, sans qui l'histoire n'existerai pas, je veux bien sûr parler des personnages, en premier lieu, nous rencontrons Matt et Tobias, deux jeunes ados, semblables et pourtant si différents. On sent tout de suite que des deux Matt est le plus mature, il est plus posé que son ami, en fait ce qui le caractérise c'est son calme et, sa façon de prendre les choses comme elles viennent, il réfléchit à ce qu'il se passe sur l'instant sans se soucier de ce qu'il pourra arriver après. Matt est un jeune homme qui a besoin d'être dans l'action, tout le temps en mouvement, au fil des tomes il va grandir, c'est d'ailleurs émouvant sur la fin car il ne veut pas perdre son enfance pour devenir comme tous les adultes qu'il a pu croiser, c'est à dire cynique et cruel. Pourtant dès que le monde a changé, l'enfance de tous les Pans (surnom que les enfants se sont donnés en référence à Peter Pan, l'enfant qui ne voulait pas grandir) a disparu car, ils ont du apprendre à se débrouiller tout seul et à survivre. Au fil des romans, le comportement de Matt va s'endurcir, sa force autant physique que mentale va évoluer, finissant par faire de lui un combattant hors pair. Quant au personnage de Tobias, il va connaître une évolution croissante, il va grandir et se mettre de plus en plus en avant alors qu'au départ, il était dépendant de Matt. Cependant, l'un ne va pas sans l'autre, ils sont les derniers vestiges de leur passé commun qu'il ne faut pas oublier, plus que des amis, deux frères, qui se soutiennent pour éviter de sombrer dans la folie. Après la Tempête qui a dévasté le monde, nos deux compagnons décident de quitter New-York direction le sud, ils vont être poursuivit et, à la suite de nombreux dangers réussiront à atteindre Eden, une ville entièrement peuplé de Pan. À cet instant Matt est dans le coma, à cause d'un combat qu'il a perdu contre un Cynik. C'est dans cette nouvelle ville qu'ils vont rencontrer Ambre, le troisième personnage principal de la série avec qui ils vont fonder l'Alliance des trois. Autant pour les deux autres je pourrais vous dire que je les aime beaucoup, par contre pour Ambre c'est plus complexe, en fait ce n'est pas que je ne la comprend pas, mais elle possède une sorte d’aura qui la rend très particulière. De fait, on la sent puissante si bien, que quand les trois personnages sont réunis on a l'impression qu'ils deviennent invincibles. Ambre, c'est celle qui est là pour calmer les ardeurs des garçons, elle les tempère en quelque sorte même si, au début ils n'en font qu'à leur tête, surtout Matt. À titre personnel, je me suis vraiment attachée à ces trois personnages, en fait c'est dingue mais, quand j'ai terminé le dernier tome, j'avais comme le sentiment de quitter des amis avec qui j'avais vécu de grandes aventures et, aussi avec lesquels j'avais appris des choses, tout autant qu'eux j'avais accomplis ce voyage. C'est vraiment une sensation particulière, déjà tout au long du roman j'étais partagée entre la joie et la tristesse de savoir la fin si proche, je n'avais jamais ressenti une émotion aussi vive à la fin d'une série et, franchement j'espère qu'un jour, si ce n'est pas déjà le cas, vous vivrez à votre tour l'expérience, parce que c'est quelque chose de vraiment exceptionnel.
Ce que je trouve particulièrement intéressant avec Maxime Chattam, c'est qu'il réussit à nous faire aimer ses personnages secondaires tout autant que les principaux, en les mettant en avant. À un moment donné, l'un d'entre eux prend plus d'importance et, devient un élément crucial qui permet à l'histoire d'avancer. Évidemment on est amené à apprécier ces personnages, à si attacher, c'est à ce moment là que les choses deviennent dangereuses car, Autre-Monde est loin du monde des bisounours, tout le monde peut être tué. Toutefois, la mort seule ne les attend pas, la trahison également car, il arrive que certains Pans ne se sentent plus à l'aise parmi leurs pairs et les trahissent pour se racheter aux yeux des Cyniks (ne vous inquiétez pas je vais bientôt vous parler d'eux). Du coup, je ne sais pas ce qui est le pire, s'attacher à un personnage et, le voir mourir ou s'attacher et le voir trahir les Pans et, quelque part nous trahir aussi. En réalité ce qui m'a beaucoup plus dans les personnages secondaires c'est qu'ils semblent tous indépendants, en fait on a l'impression qu'on pourrait écrire un livre pour connaître le point de vu de chacun d'entre eux, ils ne sont pas juste là pour aider l'histoire à avancer, ils sont l'histoire tout autant que l'Alliance des trois.
Je viens de vous parler des Pans, maintenant parlons de leurs ennemis, les adultes, ils sont peu nombreux à avoir survécu à la Tempête, pourtant ils se classent en deux catégories les Cyniks et, les Gloutons. Ces derniers, sont dénués d'intelligence, au départ ils vivaient seul puis, petit à petit ils se rassemblent, pour finir en avançant dans le roman, il me semble même qu'ils disparaissent. Ils tuent tout ce qui peut-être mangé, même leur semblable, même les Pans qui du coup deviennent des proies facile. Pour ma part, je les vois un peu comme des hommes de Cromagnon, bêtes et méchants. Les Cyniks quant à eux, se sont des humains normaux, à ceci près, qu'ils ont perdu tout leurs souvenirs d'avant la Tempête, ils vont rapidement se faire endoctriner par une reine dénommée Malronce qui elle a conservé quelques uns de ses souvenirs (comme d'autres, mais ils sont très peu nombreux). Les adultes vont vouer une haine viscérale aux enfants, les utilisant comme esclaves ou, les tuant pour la quêtes des peaux (pour ce qui est de la situation Américaine). Là, Maxime Chattam nous oppose deux adversaires improbables, les adultes contre les enfants, c'est déchirant d'imaginer un monde où, les deux ne pourraient pas vivre sans s'entre-tuer... Bien qu'on pourrait rapprocher cet affrontement de celui que l'on a quand on est ados et qu'on se rebelle contre l'autorité parentale, malgré le fait que notre petite rébellion soit pour le coup beaucoup plus gentille que ce qu'il se passe dans le roman.
L'un des autres points positifs de ces romans, c'est qu'on entre direct dans l'histoire, d'abord en douceur pour y être de plus en plus embarqué, notamment grâce aux descriptions que nous donne Maxime Chattam mais, aussi parce qu'on est quelque part pris à partie en devant choisir notre camp, alors je vous pose la question, seriez-vous Cynik ou, Pan ? Pour ma part je vous répondrai que lorsque j'avais quatorze/quinze ans (à l'époque de ma première lecture) je m’imaginais sans mal parmi les Pans, puisque j'en étais moi-même une, mais aujourd'hui, alors que j'en ai bientôt vingt-trois ou devrai-je ma placer ? Si je vous en parle, c'est pour vous montrer à quel point je me sentais impliquée par l'histoire, j'y étais vraiment et, j'irai même jusqu'à dire que je serai triste si aujourd'hui cette même Tempête nous atteignait et, que je me retrouvais parmi les Cyniks. C'est de cela que je vous parlez tout à l'heure quand je vous disais que cette lecture m'a touché beaucoup plus qu'aucune autre, je me suis posée beaucoup de questions, notamment après coup quand on comprend la morale de l'histoire, que je ne vous dévoilerai pas, si vous devez lire la série il est beaucoup plus important que je vous laisse vous faire votre propre opinion sur ces faits, vous n'en serez que plus touché à votre tour. D'ailleurs, vous verrez que toutes les théories que vous fonderez, en même temps qu'Ambre, Matt et Tobias ou par vous même, se montreront fausses, parce que Maxime Chattam bien qu'il nous guide, ne nous fait pas passé par un chemin unique, dévoilant encore une fois l'ampleur des mystères qui pèsent sur Autre-Monde. L'auteur nous emmène avec une écriture fluide, calme, mais pas calme dans le genre tout est plat non, plus dans le sens maîtrisé, on sait vers où l'auteur veut nous mener, même si on se trompe, ce n'est pas grave car nous sommes tous des enfants dans ce nouveau monde et, bien entendu il n'existe pas qu'un seul chemin de l'explorer.
Pour continuer,je tenais à vous parler de l'évolution du récit, nous sommes sur une série de sept tomes, certains sont plus lents que d'autres, mais c'est normal il faut mettre de nouvelles choses en places, ce qui va permettre par la suite d'avancer beaucoup plus vite, c'est là la force de ces romans, ils accélèrent. Plus on avance et, plus on sent que la fin se rapproche... Bien sûr je sais que, tout roman a une fin c'est logique mais, là c'est quelque chose de plus fort, c'est peut-être lié aux événements où, tout simplement à la manière que j'ai eu de lire et, de m'impliquer, mais on sent que le voyage arrive à son terme, surtout dans le tome sept, ou j'ai ressenti beaucoup de nostalgie. Ce qui est remarquable également, c'est qu'au fur et à mesure de l'avancée, les romans visent un public plus âgé, plus mature, parce que les personnages eux-même on grandit, ils ont laissé derrière eux une part de leur insouciance, tout comme nous quand nous approchons de l'âge adulte. Ce qui est paradoxal c'est qu'il ne s'écoule que deux ans et demi dans les romans, alors que dans la vraie vie il s'en écoule facilement sept ou huit, ce à quoi je vous répondrai que ce n'est pas le passage du temps qui fait réellement notre âge, mais plutôt les péripéties de la vie auxquelles il faut faire face. Si bien qu'à la fin, j'avais vraiment l’impression d'avoir des personnages du même âge que moi, voire même un peu plus vieux, alors qu'il me semble qu'Ambre à a peine dix-sept ans. Au final, notre âge ne veut rien dire, c'est les épreuves que l'on affrontent qui nous poussent à mûrir plus vite ou, au contraire à rester enfant plus longtemps.
Il y a tellement d'autres choses que j'aimerai vous dire sur cette saga, mais je vais quand même clore cette partie, en vous parlant du voyage dans lequel nous emmène Maxime Chattam. Non seulement parce que nous redécouvrons la planète sous un autre jour, après la Tempête, la nature reprend totalement ses droits, les voitures, les trains, les immeubles... Tout ça, ça n'existe plus. Ce qui nous montre aussi que toutes ces choses auxquelles nous sommes aujourd'hui attachés et, il faut bien le dire dépendant, ne sont rien face à la force de la nature. Ensuite, il nous emmène vers d'autres continent, oh joie, nous ne restons pas en Amérique ! On passe même par une France ravagée, sous l'emprise d'un roi complètement fou, pour descendre jusqu'au pyramide d’Égypte, tout ça au travers de décors complètement différents que ceux que nous connaissons aujourd'hui. Les descriptions sont bien faîtes, au bon moment nous permettant de nous immerger complètement sans casser le rythme, ce qui est un gros avantage.

Bien, maintenant il me reste encore une partie à rédiger et, si vous êtes encore là c'est que j'ai sans doute réussi à un peu, vous donner envie de vous plonger à votre tour dans cette univers. Mais, oui parce qu'il y a toujours un mais, la perfection n'existe pas et j'aimerai vous faire part des quelques petites choses qui m'ont gêné durant ma lecture. Tout d'abord, je vous parlerai de la facilité de résolution de certaines situations , notamment grâce aux altérations des Pans. Alors, là, vous vous demandez ce que sont les altérations, et bien, se sont des sortes de mutations génétiques qui permettent aux Pans, du moins ce qui en possèdent, de développer des capacités spéciales en rapport avec leurs habitudes quotidiennes ou, leur besoin. Matt par exemple va développer une force surhumaine qui est due, au moment ou il était dans le comas dans le premier tome, Ambre quant à elle possède une altération de télékinésie, l'empêchant d'être maladroite et, enfin Tobias obtient celle de la vitesse car c'est un hyper actif de base.Après soyons clair, je trouve ça très bien qu'ils aient des pouvoirs, ça renforce l'idée de changement, mais dans le même temps ça simplifie quand même la survie, j'aurai du coup aimé que quelques fois les situations soient plus dures à résoudre pour bien montrer la violence de ce nouveau monde. Cette facilité se retrouve aussi dans les pseudos-morts de certains personnages (pas de paniques aucun prénom ne sera divulgués). Ce que je veux dire par là, c'est qu'il arrive que plusieurs personnages meurent mais, que finalement on les retrouve quelques chapitres après, franchement que ça arrive une fois passent encore mais, j'ai trouvé que ça revenait un peu trop souvent ce qui du coup gâche un peu le moment de la vraie mort parce qu'on y croit plus. Parfois en plus, un bon personnage est, un personnage qui a une belle mort et, le faire mourir pour le faire revenir juste non quoi, ça lui enlève ce côté héroïque, enfin je ne sais pas vraiment comment vous expliquer mais parfois il faut dire stop aux revenants, quitte à nous faire pleurer toutes les larmes de notre corps parce que c'était un personnage apprécié. Encore une fois ne vous attendez à rien en lisant ces lignes, je parle d'Autre-Monde mais surtout de toutes les séries YA qui font mourir et revenir leurs personnages. Du coup, ces pseudos-morts font échos aux redondances qu'on peut trouver dans le récit, j'ai surtout rencontrer cela quand les Pans arrivent en Europe, il me semble que c'est dans le cinquième tome, à cet instant ils se rendent compte que tout et à refaire. Alors, je vais avoir du mal à vous démontrer ce que je veux vous dire sans spoiler, mais en gros j'ai eu l'impression que si l'Alliance des trois ne venait pas, alors rien ne changerait et, les Pans d'Europe ne connaîtraient jamais la paix avec les Ozdults (nom européen des Cyniks). Enfin, un dernier petit détail qui m'a beaucoup chagriné, c'est le fait qu'on arrive en Europe mais que tout le monde parle anglais, alors Maxime Chattam nous explique que c'est parce que lorsque l'empereur Oz a prit le pouvoir il a instauré une langue unique rendant plus simple, la communications entre les personnes. Je suis d'accord sur le principe mais je dis non, bien que les adultes ont tout oublié, ils n'en ont pas perdu leur langage et, parler une langue unique simplifie, encore une fois, l'arrivée des Pans américains en Europe, puisque tout le monde sera capable de les comprendre.


En conclusion, je vous dirai ceci, bien que j'ai pinaillé sur quelques détails, vous vous serez rendu compte qu'Autre-Monde a été un véritable coup de cœur, une de mes plus belles aventures livresques. J'ai réellement était bouleversée en refermant le dernier tome, sans doute parce que comme les Pans, je me suis rendue compte que moi aussi j'avais grandi en affrontant mes propres épreuves. De plus, tout au long des sept tomes, on sent la peur des enfants de devenir adultes, de sombrer dans cet univers obscurs ou l'insouciance et, l'innocence disparaissent pour ne laisser derrière elles que des personnes cyniques. C'est à cet instant que Maxime Chattam nous montre, qu'il ne faut pas avoir peur de grandir, c'est une étape obligatoire de la vie, celle qui en revanche ne l'ai pas, c'est celle de perdre l'enfant que nous étions, on peut grandir sans forcément se perdre. L'autre leçon a tiré de ce roman, c'est de réapprendre à voir la nature, à arrêter de vivre au travers de nos écrans en nous reconnectant avec la planète et, les gens autour de nous, pour enfin se reconnecter avec nous même.
Pour terminer, je voudrai dire merci à Maxime Chattam, merci de m'avoir fait vivre une aventure à part entière aux côtés de fabuleux personnages, que j'ai fini par considérer comme des amis.


Note : 5/5

« Chut. C'est au-delà des mots »


Lisa

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